La chronique de Delphine : #denimchallenge

Attention : cet article parle de viols et d’agressions sexuelles, principalement sur mineur.es.

Qui aurait pensé que TikTok puisse devenir militant … n’en déplaise aux boomers !

TikTok c’est un réseau social qui regroupe des vidéos très courtes où les personnes se mettent en scène, en playback, en dansant ou en mimant, souvent en lançant des challenges au reste de la communauté. C’est du divertissement, avec une très grosse communauté souvent très jeune : 50% de ses usager.es dans le monde ont moins de 25 ans. En France, 45,7 % des moins de 13 ans déclarent l’utiliser. TikTok revendique 800 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde depuis janvier 2019, et ça, c’était avant le confinement !  

Depuis plusieurs jours un nouveau challenge est apparu, mais moins drôle et moins léger que les autres ; le #denimchallenge. Un grand nombre de jeunes filles et des jeunes hommes, du monde entier, ont relevé le « défi ». C’est avec Imagine Dragons – It’s Time en fond que ces jeunes gens montrent la tenue qu’ils portaient (lorsqu’ils le peuvent) le jour de leur viol ou de leur agression sexuelle.

Ce sont des victimes mais surtout des survivants et des survivantes, car il faut beaucoup de courage pour dénoncer son viol et l’impunité de ses agresseurs, publiquement, sur les réseaux.

Pour rappel, 1% des personnes accusées de viol sont condamnées … Vous pouvez, si vous le pouvez, aller voir les vidéos sur TikTok en cherchant le #denimchallenge.

Vous pouvez également les retrouver sur le compte de Anna Toumazoff, militante féministe, connue sous le nom de memespourcoolkidsfeministes qui a révélé le phénomène sur Twitter et qui a pris le temps de partager chaque vidéo en story sur Instagram (à la Une « Viols »).

Ce challenge fait écho à l’exposition « Tu portais quoi ce jour-là », installée en octobre/ novembre 2019 sur les campus de l’Université Lyon 1. «Tu portais quoi ce jour-là ?» C’est la question trop souvent posée aux femmes victimes de violences sexistes, sexuelles et de viols. Cette exposition mettait en scène les témoignages et les tenues des victimes. Elle a été importé et traduite des États-Unis par l’association Parler ! qui organise des groupes de parole et d’entraide entre victimes.