L'invitée du mois
Ce mois ci c'est Nathalie Guin, Vice-présidente déléguée à l’Université Inclusive qui nous propose sa recommandation culturelle. Merci Nathalie !
Atypical - Série Netflix
Une recommandation de Nathalie
Que la machine vive en moi - Groupe Scalpel
Une recommandation d'Anaël
Cette pièce est une performance live unique pensé comme un laboratoire technologique en constante évolution.
Alliant biotechnologie, intelligence artificielle, robotique, musique et performance d’écriture cinématographique, ce spectacle vient nous questionner sur la relation “humain-machine” dans une perspective transféministe. Pour challenger notre rapport aux préjugés et aux discriminations, les comédien·es réemploient le concept de la “Uncanny Valley” pour mettre en parallèle le rapport émotionnel ambigü que les humains ont aux robots et à l’IA ; et les préjugés, doutes et émotions qu’éprouvent les personnes cisgenres envers les personnes transgenres.
Bien que cette description puisse paraitre niche et complexe, la compagnie Scalpel arrive à mettre en scène l’ensemble de ces sujets d’une manière prodigieuse : étonnement hyper accessible et simple à comprendre, ce spectacle peut intéresser tous types de publics initiés ou non aux enjeux des nouvelles technologies.
La bonne nouvelle ? Le spectacle est programmé le 29 et 30 octobre au théâtre des clochards Célestes à Lyon dans le cadre du festival FACT (Festival Arts et Création Trans). Foncez !
Common people / des gens ordinaires (Ep1S7 Black Mirror)
Une recommandation de Julie
Voilà un épisode qui semble avoir semé le trouble et causé des débats parmi les fans de la série d’anticipation Black mirror. Il lui est reproché d’être extrêmement sombre et hopeless (classé par Mashable 2e épisode le plus pessimiste de toutes les saisons du show) et je vais avoir du mal à contredire cet argument !
Il me semble néanmoins constituer l’épisode le plus réaliste de la saison (et possiblement du show) car il dénonce des dérives qui, dans une certaine mesure, existent déjà dans notre société.
Sans trop spoiler l’intrigue et surtout le dénouement, l’épisode raconte l’histoire d’Amanda, prof des écoles qui fait un jour un malaise en classe. Son mari est confronté à un choix cornélien et doit, par la suite en assumer les conséquences.
Parmi celles-ci, plusieurs scènes évoquent très tragiquement ce qui a pu se produire récemment avec le calvaire puis le décès du streamer Jean Pormanove.
Common people met également en scène l’agonie d’un système de santé vendu à des Startup de la tech et de l’IA à l’éthique douteuse, dont le profit est le seul objectif sous un affichage de care et d’accès à une vie meilleure.
Les deux personnages principaux sont très pertinemment incarnés par Rashida Jones (The office – Sunny) et Chris O’Dowd (The IT crowd). Leur performance toute en sobriété ajoute à l’horreur de cette réalité à craindre et à éviter coûte que coûte.
Le(s) test(s) d'association implicite de l'Université d'Harvard
Une recommandation de Marthe
Développé par des chercheurs de Harvard, dont Anthony Greenwald et Mahzarin Banaji, le Test d’Association Implicite (IAT) est un outil en ligne conçu pour explorer nos biais inconscients.
Son but ? Mesurer les associations automatiques et inconscientes que l’on fait entre certains concepts, comme par exemple « femme » et « carrière » ou « homme » et « compétence ».
Le test demande d’associer le plus vite possible des mots ou des images à différentes catégories. Par exemple : associer un prénom féminin ou masculin à des mots comme « logique » ou « émotion ».
Le temps pris pour faire ces associations est révélateur : plus c’est rapide, plus l’association est « naturelle » pour le cerveau. Et c’est là qu’il devient possible de repérer nos biais implicites.
Cet outil permet de prendre conscience de ces biais et met en lumière les jugements automatiques dont on n’a souvent aucune idée.
En comprenant mieux nos réflexes mentaux, ce test permet de reconsidérer nos jugements « à chaud ». C’est aussi un outil de sensibilisation puissant. Il est par exemple utilisé dans les universités, les formations ou les campagnes de sensibilisation et est un point de départ pour décortiquer les stéréotypes qui nous entourent, qu’ils soient raciaux, sexistes ou autres.
Un outil bien utile et complémentaire de nos réflexions du mois pour la fête de la Science sur les biais de l’IA.