Une critique de Véronique Reynard, responsable des collections à la BU éducation.
Plongez dans la vie trépidante des urgentistes du plus gros hôpital (fictif) de Berlin.
La série débute avec l’arrivée, à la tête du service, du docteure Zanna Parker (Haley Louise Jones) qui semble fuir un évènement passé à Munich.
La série, créée par Samuel Jefferson, ancien urgentiste, et Viktor Jakovleski, ne laisse aucune pause au spectateur qui suit le quotidien du service des urgences du « Krank Berlin ». Dépendance, violence intrafamiliale, guerre des gangs, prostitution masculine, pauvreté, la grande diversité des personnages représentés est une des forces de la série qui reflète un milieu réaliste où coexistent différentes formes de fragilités, sans qu’aucun jugement ne soit posé. La fragilité de ces personnages, c’est aussi celle du personnel hospitalier, dont le vécu et les erreurs sont tout aussi intéressantes que le réalisme apporté au fonctionnement des urgences. S’ajoute la fragilité d’un système de santé qui englobe le manque de moyens, la course à la rentabilité ou l’inégalité d’accès aux soins pour certaines populations.
Certains personnages féminins sont mémorables comme la talentueuse urgentiste Emina Ertan (Şafak Şengül), confrontée à son entourage familial ou la jeune ambulancière Olivia Kropf (Samirah Breuer) heurtée par la réalité du métier.
La série est souvent éprouvante mais nous touche par son humanité qui dépasse son caractère fictionnel. L’optimisme qui pointe dans les moments d’entraide au sein de l’équipe hospitalière mais aussi entre patients est ce qui reste finalement une fois le dernier épisode visionné.