Une critique de Véronique Reynard – Responsable des collections des BU Education
Une histoire d’amitié et de résistance dans les sixties aux États-Unis
« Être une « bad girl », c’est avoir le cœur brisé encore et encore, et quand je pense à ce qui nous est arrivé l’automne dernier à mes copines et à moi, je sens le mien voler en éclats et je me demande si je trouverai jamais la force d’en rassembler les morceaux »
La sororité est le fil conducteur de ce roman porté par le personnage de Evie. Evie est une Bad Girl, il lui arrive de sécher les cours pour retrouver sa « bande », le soir elle sort, fume et boit, elle se maquille.
« Moi, c’est Evie. Je suis la plus jeune du groupe et la seule à être en seconde. Dans ma tête, on est comme les quatre angles d’un carré. Un carré si petit qu’on serait assez proche pour se défendre contre le reste du monde. »
Elle refuse l’avenir qu’on lui promet en tant que femme. Avec ses amies, elle se rebelle contre son destin : un mariage, des enfants et une vie domestique à l’image de toutes les femmes « bien » qui l’entourent. Car Evie et ses amies vivent dans les quartiers pauvres de Houston, au Texas en 1964, à l’époque de la guerre du Vietnam, des mouvements pour les droits civiques et des émeutes raciales. Une année après l’assassinat de John F.Kennedy, beaucoup reste à faire en terme d’égalité.
Un drame et l’arrivée dans la bande d’une jeune fille de bonne famille bouleverse le quotidien d’Evie. Malgré la différence de classe, les jeunes femmes se soutiennent et sont prêtes à tout pour défendre leur amie.
Un livre qui se lit très rapidement tant l’écriture est fluide et l’histoire prenante.
À lire en écoutant ces chansons diffusées en 1964 :