La chronique de Delphine : Commenter twerker tout en défendant une cause féministe ?

En écoutant « Yo Perreo sola » de Bad Bunny sortie le 27 mars dernier !

En réalité, il y a beaucoup de chanteur.ses de reggaeton et de trap qui font passer des messages féministes, pour l’égalité entre les femmes et les hommes ou contre les violences. Seulement, peu ont autant de visibilité que Bad Bunny.

J’avoue, le reggaeton est mon péché mignon depuis que j’ai vécu en Colombie … et je ne culpabilise plus depuis que j’ai lu ce super article de Catalina Ruiz Navarro, qui nous explique pourquoi cette musique est compatible avec le féminisme.

Mais revenons-en à Bad Bunny et à son nouveau titre.

Le titre signifie « je twerk seule » et aborde la problématique du harcèlement sexuel que rencontre les femmes en Amérique latine, notamment dans les clubs, mais qui traverse le monde entier. Dans son clip on peut apercevoir à plusieurs reprises des néons « Ni una menos », nom des collectifs latino-américains qui luttent contre les féminicides.

Alors, gros coup de pub ou engagement réel ?

Pour la communauté LGBT* cette chanson et ce clip, où Bad Bunny twerk dans plusieurs tenues, dont des tenues assimilées aux DragQueens, serait également un hommage à Alexa Negrón Luciano, une femme trans assassinée à Porto Rico le 24 février dernier. Le rappeur a déjà apporté son soutien à la communauté LGBT* de son pays natal, de nombreuses fois en public dans des émissions de grandes audiences.

Quoi qu’on en dise, ce clip a déjà été vu plus de 45 millions de fois sur YouTube à l’heure où j’écris et le son doit déjà tourner en boucle dans tous les bars d’Amérique Latine, le reggaeton étant comme une deuxième religion pour les jeunes et les classes populaires.