Voici les Actes de la
Première Biennale Universitaire pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes,
qui s’est tenue à l’Université Claude Bernard, Lyon 1,
du 15 au 25 mars 2011.
La Biennale 2011 a été organisée autour de trois événements majeurs:
- Un Congrès international francophone « Politiques d’Egalité entre les Femmes et les Hommes à l’Université. Elaboration, application, évaluation »
- Une Journée d’étude « Politiques de l’égalité : diversité, vulnérabilité, discrimination, des mots à l’action »
- Une Journée de formation « Prévention des violences sexistes, sexuelles. Déconstruire le genre, et après ? »
Actes – –
Les actes exposent la majorité des interventions présentées lors de la biennale. Ils ont été conçus comme une plate-forme renvoyant en outre aux institutions partenaires, ainsi qu’aux publications ou aux sites des auteurs et des intervenant-e-s. Enfin, ils fournissent des compléments aux interventions elles-mêmes grâce aux liens insérés dans le document.
Le lancement de la Biennale a été faite par deux tables rondes. La première a problématisé la question de l’égalité entre les Femmes et les Hommes à l’Université et dans le domaine de la recherche. Cette première table ronde est restituée par deux présentations.
La première est faite par Michelle Zancarini-Fournel, professeure en histoire contemporaine, ancienne chargée de mission pour l’égalité entre les femmes et les hommes à l’IUFM de Lyon. Nous avons titré la communication de Michelle Zancarini-Fournel, L’égalité dans la recherche ou la recherche de l’égalité? Cliquer ci-après pour lire l’Intervention de Michelle-Zancarini-Fournel. Initialement, sa communication n’avait pas de titre, mais il nous a semblé opportun de rassembler sous cette formule les réflexions qu’elle a produites sur l’historique et le contexte socio-politique des enjeux liés à l’égalité dans la recherche. Elle a notamment fournit un éclairage original sur l’émergence de la notion d’égalité des chances qu’elle a rapportée à d’autres concepts comme celui d’égalité (sans spécification), de diversité, de mixité, de parité et de lutte contre les discriminations. Son intervention a en outre montré comment se sont intégrées dans les travaux sur l’égalité des approches sur le corps, les violences et les stéréotypes.
La seconde intervention de la première table-ronde a été produite par Claudine Hermann qui a présenté un historique de la collaboration internationale, en partant des initiatives réalisées Outre-Atlantique pour arriver aux politiques européennes d’incitation à la mise en oeuvre de l’égalité entre les sexes dans la recherche. Elle retrace ainsi comment l’Union Européenne a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes un des piliers de sa politique, notamment depuis le traité d’Amsterdam (1997). Depuis les premiers rapports du groupe ETAN (1998-1999) jusqu’à la parution des indicateurs She Figures (She Figures 2009 en pdf), Claudine Hermann brosse la manière dont l’égalité dans la recherche a été posée, sur la base de statistiques approfondies. Son intervention est disponible ici en pdf.
La seconde table-ronde portait sur la question de l’égalité dans la gouvernance et la représentation.
Là, Thérèse Rabatel, Adjointe au Maire de Lyon et chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Cécile Cukierman, Conseillère régionale Rhône-Alpes, déléguée à l’Egalité hommes-femmes, ainsi qu’Anne-Sophie Panséri, présidente de l’association Les Femmes chefs d’entreprises ont pu exposer les enjeux d’une représentations mixte dans les lieux de pouvoir, les écarts actuels entre le souhaitable et le réalisé ainsi que les perspectives visant à accroître la place des femmes dans les instances de représentation.
En matière d’orientation et de professionnalisation, les interventions ont fait apparaître des propositions concrètes d’accompagnement et d’incitation. Plusieurs initiatives visant notamment à accompagner les jeunes femmes dans des études atypiques (sciences de l’ingénieur, sciences…) ont été présentées.
Colette Guillopé, chargée de mission parité de l’Université Paris-Est Créteil mais aussi membre de Femmes et Maths et de Femmes et Sciences, a présenté une analyse de la rénovation du statut des enseignants-chercheurs, résultant du décret du 23 avril 2009. Elle l’interroge du point de vue des perspectives en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Colette Guillopé analyse notamment les différents points sur lesquels doit s’appuyer une politique universitaire en faveur de l’égalité des sexes des personnels enseignants-chercheurs: la composition des différentes sections du Conseil National des Universités (CNU), les congés (maternité et pour Recherches ou Conversions Thématiques, CRCT) , les primes notamment les primes d’excellence scientifique (PES), l’avancement de grades, les évaluations (de l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) comme du CNU). La présentation de Colette Guillopé: BiennaleLyon18mars_CGuillope
Sylvie Ruiz (chargée du suivi individuel des élèves-ingénieurs à l’Institut National des Sciences Appliquées, INSA, Lyon) a présenté un exemple de marrainage des élèves-ingénieures à l’INSA, mis en place par le Centre Diversité et Réussite de l’INSA-Lyon. La présentation qu’elle a faite, intitulée « Encourager l’ingénierie au féminin. Mentorat, élèves ingénieures« est disponible en pdf.
Lancée en 2008, cette expérience de Mentorat s’inscrit dans la politique de l’INSA Lyon d’oeuvrer en faveur de l’égalité des chances, à travers la mise en place du Centre Diversité et Réussite. Ce centre envisage la diversité liée au sexe, à l’origine sociale, au handicap, mais aussi à l’origine géographique au plan international ou encore au statut de sportif ou de sportive de haut niveau. Créé en 2009, son fonctionnement a été présenté par Anna Loehr, sociologue, représentant son directeur Yves Jayet dans une intervention intitulée « Accueillir la diversité, et après ? ».
Farinaz Fassa, de l’Université de Lausanne, a présenté le résultat de ses travaux sous le titre « Le plafond de fer de l’Université. Femmes et carrières ». Rapportant les résultats de deux études réalisées au sein de l’Université, l’une sur les cadres administratifs l’autre sur les universitaires, elle constate que ce qui ailleurs est nommé le « plafon de verre » se durcit notablement à l’université. Tout en mettant en avant les spécificités de l’université par rapport à d’autres secteurs de la fonction publique, elle constate qu’ici comme ailleurs, les obstacles sont nombreux et non perçus comme tels, les carrières sont bloqués par des mécanismes pourtant objectivables mais que ces blocages se justifient par des représentations sexuées.
Dans la même perspective, Magdalena Rosende a présenté son travail sur les parcours de spécialisation en médecine, selon le sexe. Dans « Parcours féminins et masculins de spécialisation en médecine », elle a montré l’impact des procédures de recrutement, du capital relationnel, du parrainage dans la mise en place d’une inégalité de sexe dans l’accès aux spécialités et aux statuts les plus nobles.
En sortant du domaine des carrières proprement dites, mais pour rester dans le domaine de la santé, Françoise Moos a présenté une intervention consacrée à la recherche bio-médicale. Intitulée « Les enjeux du genre en médecine-santé. Bilan en France », son intervention pointe l’absence en France des notions de sexe et de genre dans les recherches en biologie, l’enseignement en clinique, santé, sciences de la vie, alors qu’aux Etats-Unis, par exemple, ces notions sont intégrées à des programmes de biologie moléculaire par exemple. Or, elle note notamment qu’en matière de recherche, le genre constitue aujourd’hui un outil majeur de la production de connaissances originales.
Isabelle Ferro-Vallé, de l’AFNOR, a présenté une démarche de certification qualité de l’AFNOR autour de la question de l’égalité professionnelle: le label égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Sa présentation exposait à la fois les principes d’une telle certification ainsi que les critères et les démarches nécessaires à son obtention. A la fin de sa présentation plusieurs liens sont disponibles pour compléter l’information apportée durant la biennale.
Claudine Hermann a présenté la Plateforme européenne des femmes scientifiques (European Platform of Women Scientists EPWS). Elle a exposé les réseaux des femmes scientifiques (avec l’exemple français de Femmes et sciences) ainsi que les actions mises en oeuvre et présenté l’historique de l’EPWS et son intérêt dans l’articulation des actions à l’échelle européenne. Son intervention est disponible ici en PDF.
Claire Malen, photographe, a présenté sa démarche, notamment autour de la Marche Mondiale des Femmes. Son texte est disponible ici.
Le Collectif de Lutte Anti-Sexiste contre le Harcèlement Sexuel dans l’Enseignement Supérieur (CLASCHES) n’a pas pu être présent. Il nous a toutefois fait parvenir un diaporama qui présente les recours possibles en cas de violences et de harcèlement.