Tribune
Pour en finir avec les idées reçues.
Les études de genre, la recherche et l’éducation : la bonne rencontre
Des enseignants et chercheurs de l’Université de Strasbourg réagissent
La pétition nationale est désormais en ligne signez-la
L’évolution des comités et des listes de signataires nationaux est disponible ici)
Des chercheur-e-s, enseignant-e-s et personnels des Universités de Lyon
réagissent et soutiennent l’initiative de l’Université de Strasbourg
(ci-après le texte de l’appel de Strasbourg)
Depuis quelques jours, les élèves et les parents d’élèves sont harcelés de mails et de SMS provenant d’associations extrémistes qui propagent la rumeur selon laquelle, parce que « le genre » est introduit dans les programmes scolaires, leurs enfants seraient en danger à l’école. Non seulement cette manœuvre de déstabilisation des parents est révoltante (les enfants ont été privés d’école) mais de plus cette rumeur est totalement mensongère.
NON, les enfants ne sont pas en danger. Non, il n’y aura pas de projection de films « sexuels » à l’école, et les garçons ne seront pas transformés en filles (et inversement).
NON, la prétendue « théorie du genre » n’existe pas. Le genre est simplement un concept pour penser des réalités objectives. On n’est pas homme ou femme de la même manière au Moyen-Âge et aujourd’hui. On n’est pas homme ou femme de la même manière en Afrique, en Asie, dans le monde arabe, en Suède, en France ou en Italie. On n’est pas homme ou femme de la même manière selon qu’on est cadre ou ouvrier. Le genre est un outil que les scientifiques utilisent pour penser et analyser ces différences.
OUI, les programmes scolaires invitent à réfléchir sur les stéréotypes de sexe, car l’école, le collège, le lycée sont le lieu où les enseignants promeuvent l’égalité et le respect mutuel, où les enfants apprennent le respect des différences (culturelle, sexuelle, religieuse).
OUI, l’école est le lieu où l’on permet à chacun, par les cours de français, d’histoire, de SVT, d’éducation civique, d’éducation physique, de réfléchir sur les conséquences néfastes des idées reçues et d’interroger certains préjugés, ceux qui ont fait que pendant des siècles un protestant ne se mariait pas avec une catholique, ceux qui font que l’on insulte encore aujourd’hui une ministre à cause de sa couleur de peau, ceux qui font que des petits garçons sont malmenés aux cris de « pédés » dans la cour de l’école, ceux qui font que Matteo n’osera jamais dire qu’il est élevé et aimé par deux mamans, ceux qui font qu’Alice veut mourir car on la traite de garçon manqué, ceux qui créent la haine et la discorde.
Les études de genre recouvrent un champ scientifique soutenu par le Ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur et le CNRS, et elles ont des utilités nombreuses dans l’éducation et la lutte contre les discriminations : ces études et ces travaux existent à l’université depuis longtemps. Nombreuses sont les académies et Universités de France à organiser des journées de formation ou des cours sur cette question à destination des professeurs et des étudiants de sociologie, de sciences de l’éducation, d’anthropologie, de biologie, etc. Des séances de sensibilisation aux questions d’égalité entre les sexes sont intégrées dans le parcours de formation des enseignants du primaire et du secondaire.
« Vati liest die Zeitung im Wohnzimmer. Mutti ist in der Küche. » (Papa lit le journal dans le salon. Maman est dans la cuisine) Voilà comment les petits Alsaciens apprenaient l’allemand, à travers les aventures de Rolf et Gisela, dans les années 1980. Réfléchir sur le genre, c’est réfléchir sur les effets de ce type de messages.
En permettant aux élèves de se demander pourquoi les princesses ne pourraient pas aussi sauver les princes, en montrant que, selon les lieux et les époques, les rôles des hommes et des femmes ont varié et que l’amour a des formes multiples, les chercheurs, les enseignants et les professeurs des écoles permettent aux enfants, citoyens et citoyennes de demain, de construire un monde plus égalitaire et plus harmonieux.
Premiers signataires des Universités de Lyon
- Cécile Ottogalli, Maîtresse de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Muriel Salle, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, ESPe, Université Lyon1
- Philippe Liotard, Maître de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Chargé de Mission pour l’égalité entre les Femmes et les Hommes, Université Lyon1
- Pascale Barthélémy, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, ENS Lyon
- Marianne Thivend, Maîtresse de conférences d’histoire contemporaine, Université Lyon2
- Christine Détrez, Maîtresse de conférences en sociologie, ENS Lyon.
- Elianne Viennot, Professeure de littérature, Université Jean Monnet Saint-Etienne
- Christine Morin-Messabel, Maîtresse de conférences en psychologie, Université Lyon2
- Pascal Luccioni, Maître de conférences de grec ancien, HISOMA, Université Lyon3.
- Fanny Lignon Maîtresse de conférences, ESPe, Université Lyon1
- Marine Bretin-Chabrol, Maître de conférences de langue et littérature latines, Université Lyon 3.
- Patrick Fargier, Maître de conférences, Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1.
- Emmanuelle Divay, Prag en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Virginie Nicaise, Maîtresse de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Aurélie Epron, Maîtresse de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Ysabelle Humbert, Prag en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Yannick Vanpoulle, Prag en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Yannick Chevalier, Maître de conférences en Stylistique française, Master européen égales, Université Lyon2
- Sonia Kerfa, Maîtresse de conférences en Espagnol, Université Lyon2.
- Isabelle Garcin-Marrou, Professeure des Universités à Sciences Po Lyon.
- François Kerlouégan, Maître de conférences en littérature française du XIXe siècle, Université Lyon2
- Touriya Fili-Tullon, Maîtresse de conférences el littérature francophone et comparée, Passages XX-XXI, Université Lyon2
- Nikos Kalampalikis, Professeur de psychologie sociale, Directeur du laboratoire GRePS, Université Lyon2
- Jim Walker, Maître de conférences en Anglais, Université Lyon2
- Daniel Frandji, Maître de conférences en sociologie, ENS Lyon
- Alexis Charansonnet, maître de conférences, Université Lyon2
- Sylvie, Saïeb, Prag en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Denis Cerclet, Maître de conférences en Anthropologie, Université Lyon2
- Julie Gaucher, Maîtresse de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Benoît Auclerc, Maître de conférences en littérature française, Université Lyon3
- Clémentine Vignal, Professeure, Université de Saint-Etienne et Institut Universitaire de France
- Marielle Rispail, Professeure d’Université en Sciences du langage, Université Jean Monnet Saint Etienne
- Sylvie Schweitzer, Professeure des Universités en Histoire contemporaine, Université Lyon2
- Vincent Porhel, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université Lyon2
- Anne Roger, Maîtresse de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Elise Vinet, Maîtresse de conférences en psychologie sociale, Université Lyon2
- Alfonso San Miguel, Professeur, Faculté de Sciences et Technologies, Université Lyon1
- Régine Le Men, Chargée d’Orientation et d’Insertion Professionnelle, Université Lyon1
- Anne-Marie Mercier, Professeure des universités, ESPé, Université Lyon1
- Noël Podevigne, Directeur du Service Universitaire d’Action Sociale, Université Lyon1
- Sylvie Blaineau, Maîtresse de conférences, Service d’orientation et d’insertion professionnelle des étudiant.e.s, université Lyon1
- Dominique Sanchez, Service d’orientation et d’insertion professionnelle des étudiant.e.s, université Lyon1
- Jérôme Bastien, Maître de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Alain Rabatel, Professeur en Sciences du langage, Université Lyon1
- Agnés Richaume-Jolion, Professeure, Faculté de sciences et Technologie, Université Lyon1
- Anne Verjus, chargée de recherche au CNRS, Triangle, ENS Lyon
- Pascal Allemand, Professeur, Laboratoire de Géologie de Lyon, Université Lyon1, ENS Lyon
- Benjamin Bultel, Doctorant, Laboratoire de Géologie de Lyon, Université Lyon1
- Véronique Hours, Institut Génie de l’environnement Eco-développement, Université Lyon1
- Gweltaz Mahéo, Maître de Conférences en Géologie, OSU, Université Lyon1
- Philippe Hervé Leloup, Directeur de recherche CNRS, Géologie, Université Lyon1, ENS Lyon
- Véronique Gardien, Maîtresse de conférences en géologie, Université Lyon1
- Nady El Hoyek, Maître de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Université Lyon1
- Véronique Deslandres, Maître de conférences en Informatique, IUT de Lyon, Université Lyon1
- Annie Léchenet, maîtresse de conférences en philosophie, ESPE, Université Lyon1
- Romain Descendre, Professeur des universités en études italiennes, ENS Lyon
- Jean-Claude Zancarini, professeur émérite d’études italiennes, UMR Triangle, ENS de Lyon
- Gilles Combaz, professeur en sciences de l’éducation, université Lyon2
- Dominique Chevalier, maître de conférences en Géographie, ESPE, Université Lyon1
- Dominique Berger, Professeur des Universités en psychologie, ESPE, Université Lyon1
- Marie Vogel, maître de conférences en sociologie, ENS Lyon
- Eric DAYRE, Professeur de Littérature Comparée, ENS Lyon
- Michel Senellart, professeur de philosophie politique, ENS Lyon
- Cécile Van den Avenne, Maîtresse de conférence en Sciences du langage, ENS Lyon
- Véronique Gardien, Maître de conférences, Sciences de la terre, UMR CNRS 5276, Université Lyon1
- Sylvie Cazalens, Enseignant-Chercheur, LIRIS – INSA de Lyon
- Laurence Curtil, IUT, Université Lyon 1
réagissons ! ça suffit, les amalgames et les épouvantails