Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Fabien Duchateau, enseignant-chercheur au département informatique de l’UCBL et au laboratoire LIRIS.
Dans vos cours vous avez décidé d’employer le féminin systématiquement. Pour quelle raison ? Pourquoi ne pas utiliser l’écriture inclusive ?
Plus précisément, j’utilise l’écriture inclusive dans les sujets de TD ou de TP. C’est dans les transparents de cours que le féminin est employé seul. En effet, je pense que l’écriture inclusive a tout de même l’inconvénient d’alourdir le texte (e.g., « programmeur.euse »), bien que le guide du Haut Conseil à l’Égalité réfute l’argument de la lisibilité. Donc dans les transparents, où la place est limitée, j’ai décidé d’utiliser le féminin afin de ne pas exclure les femmes (d’autant qu’elles sont peu nombreuses en informatique). Et à l’oral, j’essaie de faire attention à utiliser les deux genres (ou d’alterner).
Comme la plupart de mes collègues utilisent systématiquement le masculin, cela permet aussi de « rétablir un peu d’équilibre ». Plusieurs universités allemandes sont également passées au féminin générique dans les documents officiels.
Quelle a été la réaction de vos étudiant.e.s ?
Les étudiant.e.s sont souvent surpris.e.s, mais comprennent bien la démarche. Les étudiants expriment aussi leur empathie (e.g., un étudiant faisant remarquer qu’il se sentait exclu à cause de l’utilisation du féminin). Pour les étudiant.e.s en situation de handicap visuel, l’écriture inclusive utilisée dans les sujets de TD/TP peut poser souci.
Enfin, cela donne parfois lieu à des débats sur l’intérêt de l’écriture inclusive, ses limitations, ou sur l’impact de la langue au niveau social.
Quelques liens :
http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/travaux-du-hcefh
https://www.youtube.com/watch?v=eAQAN2assMw
https://unodieuxconnard.com/2017/11/14/lecriture-pas-tres-inclusive/