Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes Justine Boulekouane et Clémence Musy, étudiantes en 3ème année de Médecine à la Faculté Lyon Est. Nous sommes responsables du projet d’Éducation à la Sexualité qui permet à des étudiants de deuxième et troisième année de médecine d’intervenir dans des classes de lycées pour discuter de sujets autour de la sexualité.
Ce projet est tout récent, il n’est âgé que de deux ans.
Nous
pensons qu’il existe actuellement de grandes lacunes en matière d’éducation à la sexualité en France, et nous essayons, à notre petite échelle, de les combler.
Quelle a été votre démarche pour cette demande de formation ?
Nous avons envoyé des mails à différentes associations et différents organismes. Nous avons contacté les acteurs qui étaient déjà intervenus l’année dernière pour nous former, et nous avons élargi nos recherches en entrant en contact, par exemple, avec des associations d’aides aux victimes.
En effet, l’année dernière de nombreux sujets étaient déjà explorés : entre autres, anatomie, contraception, homophobie. Toutefois, il manquait un sujet à étudier qu’il nous tenait à cœur, à toutes les deux, d’étudier : les violences sexuelles et leur prise en charge. Ainsi, en plus de ce qui avait été fait l’année passée, notre recherche de formation s’est orientée afin de répondre à ce désir.
Au final, nous avons réussi à être formés par le Dr Combes, directrice du Service de Santé Universitaire de Lyon 1, Philippe Liotard, chargé de mission égalité-diversité à Lyon 1, le planning familial de Villeurbanne , l’association LAVI (Lyon aide aux victimes), un médecin légiste des HCL et une psychologue spécialisée dans les violences sexuelles.
Aussi, dans une optique de cohésion de groupe et de pratique des connaissances acquises, nous avons également organisé nos propres formations : jeux de rôles ou encore débats.
Comment
s’est déroulée la formation ?
Ces formations ont toutes été extrêmement riches pour notre groupe d’étudiants. Nous en sommes tous à chaque fois sortis ravis, et plus que motivés.
Chaque formateur était impliqué et prêt à faire face au grand intérêt montré par les étudiants.
Quels en sont les débouchés ?
En
plus d’enrichir notre culture personnelle, ces formations nous permettent de pouvoir réaliser des interventions dans des classes scolaires. Elles nous ont également donné des clés qui peuvent nous être utiles dans notre vie de citoyennes mais également professionnelle
afin de pouvoir rediriger au mieux de personnes qui seraient victimes de violences sexuelles.
Que
vous a-t-elle apporté d’un point de vue personnel et professionnel ?
Ces formations ont toutes été enrichissantes pour nous.
D’un point de vue personnel, elles ont contribué à élargir notre culture. Nous sommes tous avides de connaissances, et nous avons donc pu approfondir nos savoir en matière d’éducation à la vie affective et à la sexualité.
D’un point de vue professionnel, nous avons appris de nombreux outils qui nous aideront pour nos interventions face aux lycéens. Nous avons également pu structurer les connaissances essentielles qu’il faudra leur apporter.
En dehors de ces interventions, ces formations nous serviront incontestablement pour nos vies professionnelles en tant que futurs médecins : effectivement, à l’heure où les violences sexuelles sont courantes, il paraît évident que chacun risque d’être confronté un jour ou l’autre à une situation où un ou une de ses patientes sera victime de violences sexuelles. Grâce à ces formations, nous espérons que nous saurons réagir de la bonne manière afin d’accompagner la victime dans son combat et de l’orienter vers les structures adaptées.
De même, pour de nombreuses spécialités la connaissance approfondie des différentes facettes médicales relatives à la sexualité (biologie, contraception) est importante à maîtriser.
Finalement, ce projet aura permis à tous les étudiants de développer leurs capacités relationnelles, leur pédagogie et leur ouverture d’esprit.
Et pour nous, Justine et Clémence, organiser ce projet est très stimulant et gratifiant. Nous réalisons qu’avec un peu de motivation, rien n’est impossible, et monter un projet est à portée de main.