Les invité·es du mois c'est vous !
Pour ce mois de juillet nous avons décidé d'ouvrir les commentaires sous notre billet pour vous permettre de nous proposer vos reco pour l'été !
Les commentaires (modérés) seront ouverts jusqu'à la fermeture administrative : à vos claviers et rendez-vous au bas de cette page pour partager vos coups de cœur !
Désirer la violence - Chloé Thibaud
Une recommandation d'Alan
Pourquoi sommes nous toutes et tous attiré·es, dans la fiction, par les personnages les plus antipathiques, les plus sombres, ceux qu’on n’aimerait pas croiser dans la vie réelle ? De l’archétype du bad boy au prétendu romantisme du baiser volé par surprise, l’autrice Chloé Thibaud analyse certaines des œuvres de la pop culture les plus iconiques, celles que nous avons toutes et tous adorées. Elle nous met aussi face à nos contradictions et examine la manière dont ces archétypes et ces clichés participent à forger une société qui favorise les comportements les plus douteux, voire les plus toxiques. On s’aperçoit que les violences sexistes et sexuelles sont partout dans la fiction, mais qu’elles ne sont pas toujours signalées comme telles et surtout, qu’elles sont tellement normalisées, voire romantisées à l’excès, qu’on ne les remarque même plus. On se prend à l’analyse non seulement de nos séries et films préférés, mais aussi de nos propres goûts en matière de personnages – pourquoi trouvons nous ce personnage toxique intéressant, fascinant, au point de l’élever sur un piédestal, plutôt qu’un autre ? Si vous n’avez pas envie de lire, Chloé Thibaud a également eu une longue discussion avec Salomé Saqué sur la chaîne YouTube de Blast où, à travers des exemples qui parleront à tout le monde, elle met à jour les mécanismes de diffusion des VSS dans la pop culture à travers la présentation de certains comportements comme inoffensifs, drôles ou même sexy.
Si vous êtes à l’aise avec l’anglais et que vous avez envie d’analyser un de ces mécanismes de représentation des comportements toxiques dans la fiction plus en profondeur, vous pouvez aussi découvrir la chaine YouTube de Pop Culture Detective, qui se penche sur ces représentations (avec par exemple une vidéo sur la représentation du patriarcat dans le film Barbie ou sur les agressions sexuelles de personnages masculins au cinéma) et touche à d’autres sujets qui nous interrogent sur nos films préférés : par exemple, est ce que vous avez déjà réfléchi à la situation des droïdes dans Star Wars ?
Drag race
Une recommandation d'Anaël
Drag Race France est une émission de télé-réalité de compétition française dérivée de RuPaul’s Drag Race, créée en 2022 par RuPaul, drag queen américaine qui a débuté dans les années 90.
L’émission est un concours de drag queens au cours duquel est sélectionnée la « prochaine grande reine du drag français ». Nicky Doll y joue le rôle de présentatrice, de mentor et de juge principale.
Chaque semaine, les candidates sont soumises à différents défis et sont évaluées par un groupe de juges et un ou plusieurs invités qui critiquent leur performance et leur progression. Le titre de l’émission est un jeu de mots entre « drag queen » et « dragster » ; le générique reprend également plusieurs éléments de la compétition automobile.
Je recommande Drag Race France, notamment pour ses moments de sensibilisation à différentes thématiques d’égalité et de diversité durant les temps d’échange des artistes drag pendant leurs moments de préparation aux épreuves.
Si vous n’avez pas la patience d’attendre la nouvelle saison All stars (voir teaser ci dessus) vous pouvez d’ores et déjà revoir les 3 premières saison de l’émission sur France.tv.
Ramy - Série sur Arte.tv
Une recommandation de Julie
Le pitch : Dans le New Jersey, Ramy, un presque trentenaire d’origine égyptienne, est tiraillé entre sa foi musulmane et sa vie de millennial accro au sexe, dans un pays encore meurtri par le 11 septembre. Ramy Youssef orchestre avec un humour corrosif une sitcom semi-autobiographique sur un jeune homme en quête de sens.
La série Ramy, créée par Ramy Youssef, est bien plus qu’une sitcom à l’américaine. C’est une œuvre qui explore avec une grande subtilité les tensions identitaires, culturelles et spirituelles au sein d’une société capitaliste, patriarcale et dont la consommation et le divertissement sont le fondement. En suivant le parcours de Ramy Hassan, un Américain musulman d’origine égyptienne vivant dans le New Jersey, la série propose un regard sur la complexité d’une société où les tentations sont partout et où l’individu a tendance à primer sur le collectif.
Ce qui distingue Ramy, c’est sa capacité à proposer une représentation de cultures souvent stéréotypées. Elle ne cherche pas à simplifier les expériences, mais au contraire à montrer les contradictions, les doutes, les élans spirituels et les désillusions de ses personnages.
À travers une approche sincère et crue, Ramy nous confronte aux questions de la foi, du rapport à la famille, de la quête de l’amour et du sens de la vie, rien que ça !
L’une des grandes forces de la série réside dans la richesse de son casting et de ses représentations. On y voit des personnages rarement présents à l’écran : Steve, le meilleur ami de Ramy souffrant de dystrophie musculaire (personnage qui permet d’aborder, entre autres, la question de la sexualité des personnes en situation de handicap) ; une femme musulmane handicapée (interprétée par Maysoon Zayid dans la saison 2), ou encore des figures féminines fortes, indépendantes et complexes, comme Dena, la sœur de Ramy (très ostensiblement traitée différemment de son frère), ou Maysa, sa mère, qui revendique sa place dans la société américaine tout en naviguant avec sa foi. Ces femmes ne sont jamais cantonnées à des rôles secondaires : elles portent leur propre voix, leurs contradictions, leurs luttes, et leurs rêves.
Par son audace, sa finesse et sa profonde humanité, Ramy est une super série pour mieux se comprendre. L’auteur ne prétend pas offrir de réponses, mais nous invite à nous poser des questions, à sortir de nos certitudes et à considérer l’altérité avec plus de curiosité, de respect et d’empathie.
Mon vrai nom est Elisabeth - Adèle Yon
Une recommandation de Marthe

Le pitch : Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C’est à peu près tout. Les enfants d’Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n’en parlent pas à leurs enfants qui n’en parlent pas à leurs petits-enfants. “C’était un nom qu’on ne prononçait pas. Maman, c’était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c’était un non-sujet.”
À emprunter, par exemple, dans l’une des bibliothèques municipales de Lyon