L'invité·e du mois
Ce mois ci c'est Laura Dubuis, maitresse de conférence au département mécanique et référente égalité-diversité qui nous propose sa recommandation culturelle. Merci Laura !
Mécanique du privilège blanc, comment l'identifier et le déjouer
Recommandation de Laura
Peu importe qui nous sommes, il y a de grandes chances que nous ayons des privilèges (genre, couleur de peau, handicap, etc.). Ce n’est pas un gros mot, nous n’avons pas à nous en excuser puisque nous n’y pouvons rien. Cependant, même en voulant être bienveillant·es, si nous ne sommes pas vigilant·es nos privilèges peuvent nous conduire à être auteur·ice de discrimination ordinaire.
La Mécanique du privilège blanc est un guide pour sortir de la passivité et entrer dans l’action anti-raciste. C’est un livre principalement destiné aux personnes blanches qui voudraient devenir de meilleures alliées.
Pourquoi j’aime bien ce livre ?
1- Il est facile à lire, avec des chapitres biens construits, des tuto, des focus, des citations mises en avant, etc. Il donne envie d’être lu et est vraiment accessible.
2- Il est largement documenté avec des références issues de la recherche en sciences sociales, des enquêtes et des analyses de l’actualité.
3- Il fait réfléchir sur sa propre personne et offre une autre vision du monde. Il est aussi intéressant de pouvoir faire des parallèles entre la lutte anti-raciste et d’autres luttes anti-discriminatoires.
C’est un livre à mettre entre les mains des personnes qui ne veulent plus être complices d’un système qui entretient le racisme. Être anti-raciste s’apprend, ce guide d’éducation anti-raciste nous accompagne dans cette démarche.
N’hésitez pas à suivre l’autrice, Estelle Depris, sur Instagram avec son compte Sans Blanc de Rien !
Strangers on a bench - Tom Rosenthal
Une recommandation de Julie
J’ai découvert ce podcast grâce à November Ultra qui a composé le générique de l’un des épisodes et je suis complètement tombée sous le charme de ces témoignages divers, intimes et très émouvants. Si, comme moi, vous succombez au charme de ce podcast, vous aurez la chance de découvrir le témoignage d’un jeune homme sortant de prison en pleine réflexion sur le sens de la vie et avec une ferme volonté de désormais répandre l’amour autour de lui, une femme racontant son enfance auprès de parents atteints de troubles de santé mentale et qui a décidé que ses petits-déjeuners seraient maintenant agréable et drôles, ou encore un vieux monsieur assis en face de l’arbre où les cendres de son compagnon, mort du sida, sont répandues (mon épisode préféré).
C’est très beau, très humain, souvent très drôle (humour british oblige). Tom Rosenthal a un talent inouï pour faciliter la parole sans jugement, sans être intrusif et en partageant parfois ses propres expériences sans pour autant éclipser l’invité·e. C’est une vraie performance d’équilibre et un vrai talent de savoir quand approfondir une parole ou simplement la laisser flotter dans l’air. J’ai pensé, en écoutant toutes ces personnes, à la phrase Vous ne savez pas ce que les gens traversent. Soyez gentil·les.
Les musiques de chaque épisode sont composées spécifiquement en lien avec le témoignage et sont fantastiques. Je ne résiste pas au plaisir, puisque c’est la période des cadeaux, de vous offrir la chanson de l’épisode 5 Michael’s tree, ainsi que ses paroles :
When I go
Remember me
Through little things
The memories
The laughter spilled
The local park A kiss, a dance Shared in the dark When I go, take time to grieve
Then find the will to plant a tree
And meet me there among the leaves
The summer air is calling me
Seasons come and seasons go
What happens next, we cannot know
I held you then I hold you still
And in the breeze, I always will
When I go
Remember me
And from your love will grow the tree
Paroles et musique Sammy Copley
PS : si l’anglais n’est pas votre tasse de thé un sous titrage en français (automatique mais plutôt réussi) est disponible sur YouTube
La maison d'édition la ville brûle
Une recommandation de Marthe
Une recommandation de Solène
bell hooks est une écrivaine, universitaire et militante états-unienne. Marquée pendant ses études par l’invisibilisation des femmes noires, elle s’engage et devient une figure incontournable du black feminism – mouvement féministe né aux Etats-Unis dans les années 60/70 pendant le mouvements pour les droits civiques dont l’objectif est de penser ensemble sexisme et racisme dans une perspective intersectionnelle. Elle écrit son premier essai « Ne suis-je pas une femme ? Femmes noire et féminisme » à seulement 19 ans.
À propos d’amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l’autrice afroféministe s’y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l’amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d’amour saines, et envisage un art d’aimer qui ne se résume pas au frisson de l’attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s’en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l’amour, et s’attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l’amour, dans une perspective féministe.
C’est beau, bien écrit, c’est à lire et à mettre sous le sapin à Noël !