Split - France télévision
Une recommandation de Marthe
Iris Brey, autrice de la mini série « Split » actuellement disponible sur France TV, a plusieurs cordes à son arc : journaliste, critique cinéma, essayiste et réalisatrice (rien que ça!). Elle est notamment connue pour son deuxième ouvrage publié en 2020 « Regard féminin : une révolution à l’écran« , dans lequel elle développe le concept de female gaze. Le female gaze fait échos au male gaze dont le concept, théorisé par Laura Mulvey en 1975, explicite le fait que dans la plupart des œuvres cinématographiques, les femmes apparaissent comme des choses regardées par des hommes. La subjectivité du regard masculin sur le corps et les existences féminines est ainsi majoritairement privilégié au cinéma.
Avec sa série « Split« , Iris Brey nous propose de faire l’expérience du regard féminin en nous racontant la rencontre amoureuse entre Anna et Eve. Pour Anna, cette rencontre marque la découverte de sa non hétérosexualité et son choix de vivre cet amour lesbien naissant qui n’avait jamais été envisagé ni envisageable auparavant. En somme, Split est une histoire de tendresse qui revalorise des expériences féminines du quotidien et qui donne à voir de nouvelles représentations à l’écran des femmes et de leurs sentiments.
Doux et puissant, le female gaze fait un bien fou : à binge watcher sans modération !
"A nos amours", actuellement en exposition au musée des confluences
Une recommandation de Solène
Qu’est-ce que l’amour ? Cette question peut paraitre simple de prime abord. Mais sommes-nous les seul.es à le ressentir ? Est-il borné à une forme de relation ? Le démontrons-nous de la même façon d’une société à l’autre ?
L’exposition, ludique et accessible, donne à voir diverses formes que ce sentiment peut prendre dans nos vies, les questions de société qu’il suscite, sans prétendre pour autant à l’exclusivité. A visiter !
En bons pères de famille - Rose Lamy
Une recommandation de Julie
« L’agente immobilière m’avait prévenue : parapher la page 3 de mon bail n’allait sûrement pas me plaire. Il y était écrit que je m’engageais à occuper mon nouvel appartement “en bon père de famille”. Un bon père de famille, c’est un personnage de droit qui représente la norme, le neutre universel autour duquel on structure la société. C’est à ce moment-là que tout s’est connecté : quand on m’a contrainte, par écrit, à faire allégeance à un système qui place la moralité des pères au centre, en niant mon vécu et celui de millions de femmes et d’enfants victimes de leur violence. Car finalement, qui était mon père ? Un héros parti trop tôt ? Un monstre misogyne coupable de violences ? La réalité se situe au-delà de ces stéréotypes. Il n’était ni un monstre ni un héros, c’était un homme statistiquement normal. Un bon père de famille. »
À travers une analyse fine et concrète, exemples à l’appui, des discours médiatiques et soci(ét)aux, Rose Lamy livre une démonstration fine, nuancée et très accessible des enjeux de la figure tutélaire (et jusqu’à très récemment juridique) du « bon père de famille » sur le traitement des violences intrafamiliales et des violences sexistes et sexuelles.
Le point de départ très personnel de son récit résonne particulièrement avec l’actualité et, évidemment, avec le mouvement #metoo. Il parvient à décorréler la figure de l’agresseur et de l’homme violent de celle du monstre déshumanisé qui, de fait, ôte toute responsabilité aux intéressés.
Dans la lignée de son précédent ouvrage, Défaire le discours sexiste dans les médias, Rose Lamy nous invite à réfléchir à nos biais, nos représentations, notre histoire collective et individuelle.