Peux-tu te présenter ?
J’ai grandi en Ardèche et suivi des études à Lyon 2 en Sciences Politiques. Pour ma 3e année de licence j’ai pu partir à Bogota en Colombie ou j’ai bénéficié beaucoup de liberté dans le choix de mes enseignements. C’est à ce moment là que je me suis intéressée aux questions et problématiques de genre.
À mon retour en France j’ai cherché un master en études sur le genre pour approfondir mes questionnements. Mon choix s’est porté sur celui de l’université Toulouse Jean Jaurès : Genre, égalité, politiques sociales.
Après un 1er semestre plutôt théorique, j’ai à nouveau pu bénéficier d’un programme d’échange à l’université Libre de Bruxelles. Je souhaitais pour cet échange, privilégier un pays francophone et découvrir, malgré les proximités culturelles, un autre système éducatif fondé sur les mêmes principes que les nôtres.
Le 1er semestre de ma 2e année de master m’a permis de suivre des cours professionnalisant avec des intervenant.e.s et d’aborder des questions spécifiques et complexes. Ma promo est composée de 20 femmes de tous les milieux. Cet environnement « safe »et sans jugement permet d’aller loin dans les échanges et les débats.
Pour ma recherche de stage j’ai souhaité avoir un aperçu de l’environnement public car c’est là que les politiques sont concrètement appliquées. J’ai un grand attachement au service public et à ses valeurs, étant moi-même un « produit » de la faculté française !
L’université représente pour moi un bon équilibre entre politiques publiques et fonctionnement assez proche d’une association, en tout cas concernant la mission égalité-diversité. J’aime aussi l’idée de pouvoir changer les choses de l’intérieur et être au cœur du système. La transmission est également au centre de mes préoccupations : que puis-je faire pour améliorer les conditions de vie et d’étude pour les étudiant.e.s qui me succéderont.
J’ai donc rejoint la mission égalité-diversité de l’université Lyon 1 en février pour un stage de 4 mois.
Quels sont tes projets ? Tes missions ?
Pour le 8 mars j’ai travaillé avec le service de santé universitaire sur la sensibilisation, envers les étudiantes et étudiants, au consentement et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Nous avons tenu un stand sur plusieurs campus tout au long de la semaine du 8 mars : Rockefeller, Lyon Sud et la Doua, en partenariat systématique avec une association locale :
- EALS (éducation à la sexualité des lycéens) à Rockefeller,
- Gest’asso (Association des étudiants sages-femmes) à Lyon Sud
- Aequalisport (Egalité dans et par les activités sportives) à la Doua
L’idée de ces stands est de rendre visibles les remarques sexistes que les femmes, en particulier en santé, reçoivent au quotidien en tant que femmes, étudiantes, stagiaires …
Nous avons mis en place un questionnaire avec 4 situations sur le consentement proches de la réalité (issu de situations vécues).
Mon 2e projet en cours est en partenariat avec une collègue de master en stage chez Frisse (santé communautaire). Nous allons monter une formation sur les usages de drogues sans jugement et culpabilisation avec une approche genrée, en travaillant notamment sur les masculinités toxiques.
Je participe à la réflexion, de plus long terme, sur le plan de formation du service des Ressources Humaines à destination des personnels. j’essaie d’apporter mon expérience et mes connaissances, notamment sur le réseau associatif et son apport précieux.
Mon mémoire de stage va traiter des manques en termes d’éducation à la vie affective et sexuelle. L’éducation ne s’arrête pas à 18 ans et beaucoup de jeunes adultes se retrouvent démunis face à ces problématique.
L’idée est de sensibiliser les étudiant.e.s dans une approche positive et décomplexée. Les tabous créent des dangers. J’ai par exemple été suprise de découvrir que 65% des personnes interrogées ( entre 18 et 22 ans) n’ont pas encore eu de relation sexuelle. Ce mémoire me permet aussi d’associer des recherches sur la santé psychologique, sexuelle et mon travail récent sur le consentement.
Après un mois et demi de stage quelles sont tes premières impressions ?
Je suis agréablement surprise de l’ouverture et la place qu’à la mission à l’université. Je m’attendais à ce que les personnes soient plus réfractaires, pas très engagées. Il y a une dynamique et une ouverture de la part de la gouvernance et de l’ensemble de la communauté Lyon 1 qui me semblent positives et aller dans le bon sens.