Dans le cadre du 8 mars, journée internationale des droits des femmes et de l’exposition « Scientifiques, chercheuses à Lyon 1 », la mission égalité-diversité a proposé de voter pour nommer les 5 amphis du déambulatoire en hommage à des femmes scientifiquesLes 5 noms retenus par plus de 500 votantes et votants sont :
- Diane Fossey – Ethologue, primatologue
- Hypatie – Mathématicienne
- Louise du Pierry – Astronome
- Maryse Bastié – Aviatrice
- Sophie Germain – Physicienne
[yop_poll id=2]
Hypathie d’Alexandrie (vers 370-415) est une des rares femmes dont on se souvienne de l’époque Antique. Elle grandit entre les ouvrages de la bibliothèque d’Alexandrie et étudie la philosophie, les sciences et l’astronomie. Elle est d’ailleurs reconnue par ses pairs pour ses travaux concernant les mathématiques et l’astronomie. Femme influente de la cité, elle dispense des cours libres et ouverts à tous et toutes. Elle est également une sage conseillère politique, peu impliquée dans les conflits religieux de la citée, ce qui n’empêche pas son assassinat par des chrétiens proches du pouvoir.
Louise du Pierry (1746-1830) étudie l’astronomie, savoirs qu’elle commence à diffuser lors de cours ouverts principalement aux femmes, à son domicile. Elle continue à les dispenser mais à la Sorbonne à partir de 1789 devenant la première femme professeure. Elle est reconnu par un de ses pairs masculins comme étant un « modèle pour ses hautes qualités intellectuelles ».
Madeleine Brès (1842-1921) est acceptée à la faculté de médecine de Paris, malgré les réticences de la communauté universitaire et médicale majoritairement masculine, mais se voit refuser sa candidature au concours de l’externat et de l’internat. Elle se reconvertit en pédiatrie et valide une thèse sur le sujet « De la mamelle et de l’allaitement » en 1875, elle devient donc la première femme française à obtenir le diplôme de docteur en médecine. Elle se dévoue à la médecine des femmes et des enfants et ses recherches permettent l’ouverture de la première crèche à Paris en 1893.
Diane Fossey (1932-1985) est ethologue, zoologiste et primatologue américaine, spécialiste de l’étude des comportements des gorilles de l’Est africain. La visibilité de ses travaux ont permis de déconstruire les préjugés entourant ces grands primates et d’alarmer les autorités locales et internationales sur leur risque d’extinction. Elle est également connue et reconnue pour son activisme contre le braconnage, notamment dans les forets du Rwanda, ce qui lui coûte la vie.
Sophie Germain (1776-1831), depuis son plus jeune âge, est passionnée par les mathématiques et étudie seule Euler et Newton. Avec le soutien moral et financier de sa famille elle se procure les cours de l’école polytechnique de Paris, alors réservée aux hommes, sous le nom d’Antoine Auguste Le Blanc, un ancien élève. Elle démontre un théorème qui porte son nom et reçoit un prix honorifique pour ses travaux sur l’élasticité des corps par l’université Göttingen (Allemagne). On se souvient d’elle pour ses travaux scientifiques mais également pour son refus de se soumettre aux mœurs qui excluaient les femmes.
Maryse Bastié (1898-1952) se découvre, grâce à son second mari, aviateur, une passion pour l’aviation et obtient en 1925 son brevet de pilote. C’est une pionnière et remporte de nombreux records de distance et de durée, records qui sont très médiatisés. Militante pour le droit des femmes, elle est l’une des rares à être mobilisée dans l’armée de l’air lors de la seconde guerre mondiale et est promue lieutenant dans les Forces Françaises Libres.
Yvette Cauchois (1908-1999), physicienne et chimiste française, a consacré une grande partie de ses recherches à l’étude des rayons X. Tout au long de sa carrière elle reçoit de nombreux prix pour ses travaux. Elle est la deuxième femme, après Marie Curie, à présider la Société française de chimie physique et modernise le programme de ses enseignements. Elle continue à travailler dans son laboratoire de recherche jusqu’à l’âge de 83ans.
Mathilda Joslyn Gage (1826-1898) est « née avec la haine de l’oppression », à Chicago et a lutté contre en militant pour le suffrage féminin, les droits des Amérindien.ne.s et l’abolition de l’esclavage. Elle rend visible ces systèmes d’oppressions à travers ses nombreuses publications. Elle dénonce au monde de la recherche l’invisibilisation systémique des femmes scientifiques et chercheuses à l’avantage de leurs homologues masculins, ce que l’on nomme aujourd’hui l’Effet Mathilda.
Nicole Desolneux-Moulis (1943-1999) est agrégée de mathématique en 1965 et commence sa carrière d’enseignante-chercheuse à Poitiers pour terminer à l’Université Claude Bernard Lyon 1. Elle est spécialisée dans la géométrie des variétés de dimension infinie et les systèmes hamiltoniens. Son rôle dans l’installation de l’Ecole normale supérieure de Lyon est marqueur de son engagement pour faire reconnaitre la légitimité des femmes enseignantes-chercheuses en mathématique.
Marie-Louise Paris (1889-1969) après une série d’étude et de diplôme en sciences, elle occupe divers emplois à Paris où elle fréquente le milieu des ingénieurs et de l’enseignement supérieur. Marquée par l’absence de femme dans le milieu elle décide alors de fonder l’institut électro mécanique féminin en 1925 qui deviendra l’école polytechnique féminine. Passionnée par l’aviation, elle nomme comme marraines des promotions 1938 et 1945 respectivement Hélène Boucher et Maryse Bastié.